La relation entre le droit fiscal et
la blockchain est tumultueuse. Chaque nouvel actif ou nouvelle relation
économique émanant de la technologie parait mettre à l’épreuve cette branche du
droit. Une telle situation est cependant due au tropisme réductionniste qui
préside actuellement à l’appréhension juridique du phénomène. La prise en
compte des seules applications de la blockchain empêche en effet la saisie
globale d’une réalité mouvante, en constante diversification, rendant le droit
démuni face à l’apparition de chaque nouveauté économique.
À l’inverse, une approche systémique du phénomène dévoile sa véritable nature. Chaque
blockchain, et la communauté d’utilisateurs qu’elle réunit, constitue un
système juridique anational et aterritorial organisant de nouvelles relations
économiques et permettant l’appropriation de nouvelles richesses, les
crypto-actifs, mettant ainsi au défi les règles fiscales préétablies.
L’identification de l’essence juridique de la technologie révèle
l'infini diversité des relations, valeurs et entités qu’elle génère et, par
conséquent, souligne la nécessité d'un changement de paradigme pour appréhender
fiscalement l’ensemble de ces nouveautés. La
résolution des achoppements fiscaux actuels et futurs dépend de l’appréhension
du phénomène dans sa généralité, permettant de traiter fiscalement ses
différentes émanations économiques, au fur et à mesure de leur apparition,
selon une logique générale préalablement déterminée. Le présent ouvrage propose
ainsi une voie pour parvenir à cet objectif.
À
l’heure où les institutions publiques, les universitaires et les praticiens
s’interrogent sur l’appréhension juridique et fiscale de cet environnement
économique numérique, les résultats généraux de cette étude, comme les analyses
spécifiques qu’elle contient, constituent un socle de réflexion pouvant les
aider à résoudre les problématiques auxquelles ils sont confrontés dans ce domaine.
Prix de thèse de l'institut international des sciences fiscales
Pablo Guédon est Maitre de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université Clermont Auvergne, membre de l’axe « Normes et entreprises » du centre de recherches Michel de l’Hospital. Il est docteur en droit de l’Université Jean Moulin Lyon III.
Introduction
générale
Première
partie – Le droit fiscal éprouvé par la blockchain
Titre
1 – Les limites du droit fiscal positif pour saisir la blockchain
Chapitre 1 – La réponse aux limites initiales : une
catégorie uniforme
Chapitre 2 – Le droit fiscal toujours limité pour saisir
la blockchain
Titre
2 – La nécessité d’une qualification fiscale de la blockchain
Chapitre 1 – Le droit fiscal limité en raison d’un défaut
de superposition
Chapitre 2 – La blockchain : un ordre juridique
ignoré à saisir
Seconde
partie – La qualification fiscale de la blockchain
Titre
1 – La construction de la qualification fiscale
Chapitre 1 – Le nécessaire recours à la technique
juridique de l’assimilation
Chapitre 2 – La proposition de catégorie pour
l’application de l’assimilation
Titre
2 – Les conséquences de la qualification fiscale
Chapitre 1 – Les conséquences en droit fiscal
interne
Chapitre 2 – Les conséquences en
droit fiscal international
Conclusion générale