La France est-elle sur la voie d’une « dictature de l’État », d’un État « préfasciste» ou d’une dérive « totalitaire » comme l’ont respectivement affirmé l’avocat François Surreau, la députée Clémentine Autain ou encore la sociologue Nathalie Heinich ?
La capacité de la loi à encore « garantir les expressions pluralistes des opinions » nécessaire au débat public et à la vitalité de la démocratie est-elle en crise ? Si crise il y a, ne cache-t-elle pas la déconstruction de la conception du pluralisme héritée des Lumières et son remplacement par un « néo-pluralisme » induit par un droit global encore en construction ? Si oui, quelles peuvent être ses implications ?
Le « free speach » est-il condamné à s’effacer devant le « good speach » ? Ce phénomène est-il irréversible ? Comment le rendre compatible avec les valeurs européennes et la tradition juridique française ?
Ce sont à ces interrogations que les textes réunis ici tentent d'apporter des éléments de réponse, dans une perspective pluraliste, intergénérationnelle et interprofessionnelle, et sous l’angle de l’étude des droits fondamentaux, à partir d’une analyse transversale des différents défis juridiques que pose l’actualité sur le sujet.
Fabien Bottini (dir. de coll. & sous la dir.)
Professeur de droit public à Le Mans Université, Fabien BOTTINI est membre sénior de l'Institut Universitaire de France et l'auteur de nombreux ouvrages et essais. Après avoir étudié le phénomène d’ « économicisation » du droit porté par une certaine rationalité économique au tournant des années 1980, ses travaux s’intéressent à sa possible « écolomisation » depuis la crise sanitaire.